|
Association Un train peut en cacher
un autre
|
Hervé Dupont (décédé)
S'inspirant des mythes, des légendes, de l'art populaire et maîtrisant
parfaitement plusieurs techniques, son oeuvre est riche, féconde et
cultivée.
|
|
DOMPTEUR DE
VERRE
Verre, perle d’art,
broderie, céramique, gravure, enluminure, livre d’artiste et même
canivet, Hervé Dupont est un artiste complet. Son savoir-faire, son
talent et sa créativité lui permettent de passer aisément d’un domaine
artistique à l’autre. Ses créations, séduisantes et teintées de
féminité, sont là pour en témoigner.
Quand Hervé Dupont a commencé à toucher à l’art, il
avait 22 ans, « n’y connaissait rien, hormis à travers le
calendrier des postes, les images de l’école ou de communion ».
La vie avait voulu qu’il intègre la Marine nationale et pratique le
métier d’infirmier. Non celui d’artiste.
|
|
Puis, la lecture,
loisir qui occupait son ennui à l’époque de l’armée, lui ouvrit les
yeux : « je vais faire artiste ! ». C’est alors que Hervé se
mit à copier des tableaux au Louvre pour s’entraîner à dessiner. «
J’ai commencé par la peinture, j’ai appris à me familiariser avec les
œuvres. Puis, quand ça a démarré, j’ai laissé tomber mon travail
d’infirmier pour me consacrer aux métiers d’art ».
L’homme originaire de Picardie est devenu professeur des Beaux-Arts à
Tourcoing pendant 25 ans, a enseigné à San Francisco et en Belgique, a
ouvert un atelier d’art thérapie dans l’Oise avant d’ouvrir une galerie
dans le Lot, à Prayssac où il est installé depuis 2000. Il est à noter
que durant sa carrière Hervé a obtenu le 2ème prix lors de la Biennale
internationale de céramique de Vallauris en 1972 et a exposé avec
Picasso juste avant sa mort. |
Le verre, un
savoir-faire
Verre
soufflé, filé, fusing, verre au chalumeau, Hervé Dupont maîtrise
parfaitement les techniques du verre qu’il exploite séparément ou avec
d’autres matériaux (la céramique ou le textile). Le verre qu’il utilise
provient d’Italie, des Etats-Unis, d’Allemagne et de France, selon ses
besoins. Doté d’un grand savoir-faire, il donne à chacune de ses
réalisations la forme qu’il désire. Ainsi, il crée des sculptures,
tableaux et panneaux muraux originaux.
|
|
Grâce à son tour de main,
il fabrique aussi des perles de verre avec lesquelles il confectionne
des pendentifs, colliers, boucles d’oreilles, bagues etc. « Je
fais des bijoux car il faut aussi que je gagne ma vie. A l’origine de
toutes mes créations, il y a toujours une histoire. Par exemple, la
grenouille sur mes perles est inspirée d’un conte indien ». Cet
artisan d’art en connaît un rayon sur les origines de la perle qui
s’est diffusée dans le monde entier, comme sur celles des autres
matériaux. Pour lui, « l’histoire de la perle, c’est aussi
l’histoire de l’humanité ». Il regrette que « le
métier de perlier ait quasiment disparu en France. Entre les deux
guerres, il y avait 2000 perlières en France qui travaillaient pour les
grands couturiers. Aujourd’hui, 99% des perles que l’on trouve
proviennent d’Inde et de Chine ».
Le galeriste pourrait nous parler tout autant des autres matériaux et
pratiques artistiques, comme par exemple la broderie qui l’a amenée à
essayer tous les métiers de file pour ensuite créer des œuvres
originales. |
L'art de la débrouille
Les
sources d’inspiration d’Hervé se nichent dans les lectures, les
promenades, dans son histoire aussi, ou simplement dans l’anecdotique. «
Cela peut être n’importe quoi, tout ce qui me tombe sous la main, je
pars d’une idée, je lui donne un sens, cela peut changer en cours de
route » confie-t-il.
Le
goût pour la minutie, le travail d’élaboration lent, par étapes,
explique en grande partie cet attrait pour les arts du feu, la broderie
et la céramique.
|
|
« Chaque médium
m’intéresse, rien ne peut me résister ! ». Ce qu’il aime par
dessus tout? « Partir de rien et se débrouiller, voir comment la
matière réagit ». Et d’ajouter à propos du travail du verre : «
c’est plaisant, on a l’impression de fabriquer le
monde ! ». L’homme âgé de 66 ans rapporte ceci
d’un voyage au Mali : « en Afrique, j’ai vu des gens faire de l’or
et des bijoux avec trois fois rien alors que nous, si l’on a pas une
perceuse pour planter un clou ou une cheville, l’on arrive à rien ! ».
Ainsi, ses nombreux voyages lui ont appris qu’avec du bon sens, l’on
peut arriver à tout. C’est pourquoi, Hervé Dupont conseille à celui qui
voudra se lancer dans l’aventure du verre, plus généralement dans
l’aventure artistique, « de prendre son sac et d’aller voir sur
place, là où ça travaille bien ». En somme d’être curieux !
Propos recueillis dans La
Roulotte.
|
|